Description
De Félicie Hervieu à Sedan à l’abbé Lemire à Hazebrouck en passant par le père Volpette à Saint-Étienne, les jardins ouvriers constituent un phénomène social pourvu d’une histoire qui s’inscrit dans le mode de vie populaire. Résultant d’enjeux politiques et sociaux, les discours liés à ces jardins ont évolué au fil du temps : au début du xxe siècle la Ligue du coin de terre et du foyer y voyait un moyen d’assistance aux plus démunis aussi bien qu’une possibilité de moraliser les familles en attachant l’ouvrier à son usine et en le maintenant loin du cabaret. Lors de la deuxième guerre mondiale, ils sont l’occasion d’un retour à la terre et un moyen de remédier à la pénurie alimentaire.
Également sujet de critique, ils ont été considérés comme un symbole de la domination patronale et la source de l’individualisme petit-bourgeois.
Dès lors, comment aborder aujourd’hui ce phénomène com-
plexe, ses pratiques, ses évolutions, ses enjeux ? Peut-on le considérer comme un lieu de pratiques populaires en voie de disparition, à une culture populaire perdue ou y-a-t-il une réappropriation de ce modèle, une adaptation constante aux évolutions de la société ?